La notion de numérique fait suite à ce qui s’est appelé durant les années 2000, les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication). Ce mot recouvre bon nombre d’idées, d’objets, de représentations, d’idées reçues. On peut probablement en retenir, pour le rendre opérationnel aujourd’hui, qu’il recouvre l’informatique, la programmation, Internet, le Web, les objets technologiques contenant de l’informatique et des programmes, les objets se connectant entre eux ou à des réseaux et pour revenir à cette évolution sémantique, les usages potentiels de ces technologies.
Les usages numériques recouvrent toutes les pratiques possibles et imaginables : jeu vidéo, consultation du web, messageries, logiciels de production, échanges de documents, travail collaboratif, e-administration, réseaux sociaux, téléphonie, recherche documentaire… Impossible d’être exhaustif dans un monde où de nouvelles propositions émergent chaque jour, pour persister ou parfois disparaître au gré des arbitrages des utilisateurs qui retiennent ou pas une nouvelle possibilité.
Les multiples écrans, Internet, les réseaux sociaux font partie du quotidien des jeunes. Près de 80% des 11-17 ans sont présents sur le Net sont au moins une fois par jour ; 48 % d’entre eux se connectent sur les réseaux sociaux plusieurs fois par jour (Ifop 2013). Ils sont des vecteurs de communication, de socialisation, d’information et de divertissement. Ils sont devenus rapidement des médias de masse, sans forcément être cadrés et accompagnés à la hauteur de leurs enjeux.
Ces multiples pratiques présentent des risques mais aussi d’importantes potentialités pour les jeunes. Le développement d’une action éducative spécifique s’avère essentielle pour accompagner les pratiques des jeunes face au phénomène numérique. Les discours sont multiples, parfois alarmistes, parfois rassurants, sans grande certitude. Il y a donc, quand on est amené à participer à l’éducation des jeunes, une urgence à se positionner et contribuer à l’accompagnement indispensable pour comprendre, apprendre, utiliser, maîtriser, se protéger… Les points de focalisation du moment sont la compréhension de l’information et de son fonctionnement, les risques de radicalisation, l’utilisation raisonnée des réseaux sociaux, et tout l’accompagnement éducatif que l’on peut développer à partir de ces outils : développer son esprit critique, favoriser la participation, la collaboration, respecter les valeurs citoyennes et celles des droits humains…
On peut donc éduquer au numérique, et éduquer par le numérique. Pour cela, il faut des professionnels formés, conscients, réfléchis, en avance sur les jeunes. Il nous faut également une population entière mieux formée, mieux préparée et plus consciente des enjeux et des moyens à mettre en œuvre. C’est seulement ainsi que nous pourrons aller vers une co-éducation, pertinente, sereine, et efficace.